Jean-Joseph Sanfourche 1929-2010, un des maîtres de l'Art Singulier-Art Brut
Du 2 décembre 2023 au 29 février 2024
Galerie Vincent Pécaud 21 rue Elie Berthet 87000 Limoges
tel 06 80 87 84 03
Du mardi au samedi 10h30-12h et 14h30-19h, entrée libre
Sanfourche secret : les bronzes.
Entre 1983 et 1985, Jean-Joseph Sanfourche commande des bronzes à trois fondeurs de la Haute-Saône : des médailles, talismans, plaques et pendeloques tirés à plusieurs dizaines d’exemplaires, des masques, grands et coûteux. Il faut comprendre ce goût soudain pour le bronze par l’émotion qu’avait suscitée sa lecture de l’ouvrage de Robert Charroux Histoire inconnue des hommes depuis cent mille ans . Ce livre lui avait donné l’envie l’idée de créer des personnages appartenant à une civilisation imaginaire. Il s’y emploie d’autant plus qu’il fonde, en 1985, l’association des Compagnons du Graal, dont il est le président à vie, et que cette instance requiert, selon lui, d’immuables signes de reconnaissance réservés aux initiés.
Ces bronzes peuvent se classer en trois catégories :
- 1) les œuvres Sanfourchiennes, telles que masques grimaçants et humoristiques dont certains servent une illusion d’optique, mais aussi des représentations originales de personnages aux formes élastiques,
-2) la statuaire, patinée à l’antique, appartenant à une civilisation imaginaire, faite pour dérouter les amateurs en archéologie. Elle se compose de divinités inspirées par l’Egypte des Pharaons, parées de signes ésotériques protecteurs, réinterprétés par Sanfourche,
- 3) les médailles et talismans réservées aux Compagnons du Graal sur lesquelles les mêmes signes sont portés-, ainsi que des plaques consacrées aux saints du Limousin.
Sanfourche met un terme à ces créations après qu’Enzo Pagani l’ait exposé en 1984, puis en 1986, à Milan. Pagani veut des peintures sur toile ou sur panneau, des totems, des émaux sur cuivre mais il écarte les bronzes, les peintures sur os ou sur pierres. Toutefois, des bronzes seront montrés au public, notamment à Mercues (Lot), dans l’espace artistique institué par Bruno Guichard où, en 1994, Tina Turner en acquiert quatre.
Jean-Luc Thuillier