Du mercredi 18 décembre 2024 au vendredi 28 février 2025
Galerie Vincent Pécaud
21 rue Elie Berthet, Limoges
Tel 06 80 87 84 04
entrée libre, ouvert du mardi au samedi 10h30-12h et 14h30-19h
pas de vernissage mais visite commentée au fil de la durée de l’exposition
3 ème volet du thème SANFOURCHE SECRET après les bronzes, les photomontages :
LES OS PEINTS
Sanfourche, 1929-2010 un des trois grands de l’art brut/art singulier avec Chaissac et Dubuffet
(Extraits du catalogue raisonné Sanfourche par Jean Luc Thuillier, légataire et expert du peintre)
C’est dans une lettre qu’il adresse à Jean Dubuffet en 1975 que Sanfourche lui parle pour la première fois de sa peinture sur os :
« Mes centaines de peintures et sculptures, certaines fort belles et originales, surtout sur les os humains et celles faites avec des silex taillés trouvés par moi en Dordogne, c’est pas mal ». Sanfourche utilise les os comme support (surtout animaliers).
Il n’a d’intérêt que pour les os humains anciens voire néolithiques.
(…) Hommage aux peuples qui savent maintenir un lien avec leurs ancêtres, et leur paix dans l’au-delà, par la méditation ritualisée des reliques et de l’art.
(…) Très économe, il conserve les moindres éclats comme s’il s’agissait de pierres précieuses.
Il leste avec du plâtre et leur donne une expression, en y cherchant un effet de surprise.
(…) Sanfourche se montre à la fois chercheur et artisan, et fait un usage ludique des crânes dont une composition sur-modelée est reproduite dans Libération.
(…) Très présente à Solignac, la peinture sur os semble disparaître dans les années 90.
(…) En 1995, l’expo Fantôme et autres revenants, organisée par l’Office Culturel Général de la Dordogne propose une cohabitation entre crânes et pierres peints par Sanfourche (série initiée trente ans plus tôt) avec une peinture de Robert Combas.
Certaines pièces ici exposées à la Galerie Vincent Pécaud (collection J.L Thuillier) figurèrent en 2018 à l’importante présentation d’œuvres de Sanfourche, au musée d’Art Brut de Montpellier.
V.P : Sanfourche peint avec respect sur des os (surtout d’animaux ou préhistoriques). Il crée, réalise sculptures et montages à partir d’éléments glanés auprès d’amis archéologues et collectionneurs. Il sort de l’oubli et de l’anonymat ces éléments, leur redonne vie.
Comme le souligne J.L.T, il est séduit par l’esthétisme lié au chamanisme ancien.
D’autres magnifiques pièces sorties de l’imaginaire de Sanfourche, à base d’ossements et pierres, sont visibles en permanence à la mairie d’Eymoutiers (Haute-Vienne).
Extrait biographie Sanfourche, par J.L Thuillier :
Influencé par l’humour noir, le sens parodique du sacré et la radicalité des performances de Michel Journiac (1943-1995). Sanfourche entre en relation avec cet artiste conceptuel des années 70. Journiac avait placé la mort, le corps et la spiritualité au centre des performances exubérantes et provocantes (…) 1973, M.J se sert d’un squelette humain.
En septembre, Sanfourche cherche à se procurer des vieux ossements humains. Il interroge M.J qui lui donne l’adresse d’un vendeur ‘’en vrac’’ rue de l’école de Médecine à Paris. Bien que peu prisée des amateurs d’art (…) la sculpture et la peinture sur os lui procurent une très grande satisfaction ; elles agissent comme pour ressusciter, dans le secret des rituels magiques venus du fond des âges.